Découverte La récolte des olives, ça secoue !
Entre octobre et décembre vient la saison de la récolte des olives. Celle-ci emploie des méthodes et des équipements peu communs que la rédaction de Matériel Agricole vous emmène découvrir. Nous nous sommes rendus dans l’Hérault pour observer un chantier équipé à 100 % de machines Pellenc associant un tapis à déroulement hydraulique et un automoteur avec un bras de secouage.
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À la jonction d’Agde et de Marseillan, dans l’Hérault, Frédéric Lunel nous accueille sur son domaine d’une soixantaine d’hectares pour découvrir l’une des méthodes de récolte des olives à laquelle l’agriculteur recourt. En effet, dans son cas, une partie des cultures est cueillie à l’aide d’un tapis associé à un automoteur pour le secouage des arbres. L’autre part, dont la première récolte aura lieu l’an prochain, est plantée en « haie fruitière », c’est-à-dire avec des sujets rapprochés, moins larges et plus hauts. Ce système de plantation autorise l’utilisation d’une machine, automotrice ou traînée, partageant la technique de cueillette des vendangeuses. Lors de notre visite, c’est la première solution qui assure la récolte dans les champs d’oliviers. Le chantier, 100 % Pellenc, fait appel à un automoteur Buggy 5000 S avec bras télescopique de secouage, à un tapis de récupération des olives Expand et, enfin, à des peignes électriques manuels pour faire tomber les derniers fruits.
Bâchage automatique
La manœuvre commence par le tapis Expand traîné, attelé à un tracteur spécialisé Ferrari de 75 ch. Malgré la longueur impressionnante de l’ensemble, le chauffeur circule aisément entre les rangées d’arbres et en bout de rang grâce à l’essieu arrière directeur et à la flèche suiveuse. Il place le centre du tapis en face du tronc. Comme il est trop loin pour voir depuis la cabine, une caméra fixée à ce niveau lui transmet l’image sur un écran, avec une mire pour l’aider à viser. Une fois en position, le chauffeur déploie le tapis d’une simple pression sur un bouton, sans intervention manuelle. Des moteurs hydrauliques déroulent les « clinquants » qui forment l’ossature de la bâche. Ces derniers reposent sur le même principe que les mètres métalliques et se rigidifient lorsqu’ils sont déroulés. Déplié au sol, le tapis couvre l’intégralité de l’espace sous l’olivier.
Secouer sans endommager
Une fois le tapis en place, c’est le moment de secouer l’arbre. L’objectif est de faire tomber un maximum de fruits en abîmant l’arbre le moins possible. Pour ce faire, l’équipe de Frédéric Lunel utilise l’automoteur à bras télescopique Buggy 5000 S de Pellenc. Celui-ci ressemble à un chargeur télescopique classique – et se pilote d’ailleurs de la même manière –, puisqu’il reçoit un moteur de 120 ch, une transmission hydrostatique et un circuit hydraulique dédié à la flèche. En revanche, pour lui conférer une maniabilité maximale, il repose sur une seule roue à l’arrière. Celle-ci lui permet de tourner sur lui-même. En bout de mât trône la pince de secouage, dont chaque mâchoire est reliée à son propre point de pivot. Le but est d’assurer un serrage du tronc parallèle, plutôt qu’en « V », pour éviter les glissements et donc l’écorçage de l’arbre. De même, cette manœuvre est assurée par un câble métallique sur poulie tendu par un vérin, au lieu de l’être directement par ce dernier. Cette cinématique décuple le serrage et limite le jeu dans le vérin, alors responsable de l’écorçage. Dès lors que l’olivier s’avère bien maintenu, le chauffeur déclenche les vibrations, obtenues grâce à un moteur hydraulique réglé sur une fréquence grimpant jusqu’à 40 Hz, dans un sens puis dans l’autre pour faire tomber les fruits. L’utilisateur peut piloter l’intensité de ces vibrations manuellement afin de l’adapter à l’humidité, à la maturité des olives et à la taille de l’arbre. Il bénéficie aussi d’un mode automatique comprenant sept préréglages pour couvrir une large plage de conditions. Le régime moteur s’ajuste automatiquement pour fournir une puissance de vibration suffisante.
Peignes électriques pour les finitions
Lorsque la majorité des fruits est tombée, l’automoteur de secouage se retire. L’engin laisse alors place à une équipe de quatre personnes dont la tâche est de vider l’arbre de ses dernières olives. À cette fin, chaque opérateur dispose d’un peigne électrique à dents vibrantes Pellenc Power 48. Cet outil, relié par un câble à sa batterie logée dans un harnais de portage dorsal, bénéficie d’une autonomie suffisante pour la journée. L’opération ne durant que quelques minutes, les salariés en profitent pour nettoyer le tapis sur lequel des branches ou des feuilles trop grosses ont pu tomber pendant le secouage de l’arbre. Frédéric Lunel précise qu’il est préférable que les chauffeurs comme les utilisateurs des peignes soient expérimentés, c’est-à-dire capables de s’adapter aux conditions et de fournir un travail de qualité.
On remballe
Leurs tâches accomplies, les équipes se retirent. Il est temps de rembobiner la bâche. Là encore, un simple appui sur un bouton active les clinquants du tapis. Effectuant alors la manœuvre inverse, ceux-ci s’enroulent, toujours à l’image d’un mètre. Les olives suivent le mouvement grâce à des excroissances perpendiculaires à la structure de la bâche faisant office de godets. Au fur et à mesure que le tapis se rembobine, elles tombent dans une auge à fond mouvant affichant la même longueur que celle de la bâche. Ce dernier les transfère vers une unité de triage positionnée au-dessus de l’essieu arrière. Là, un tapis à godets envoie la matière vers une soufflerie afin de séparer les olives des feuilles et autres impuretés grâce à la combinaison de ce flux d’air et de la gravité. La récolte tombe ensuite dans des caisses où un opérateur effectue un dernier triage manuel. Les bacs sont récupérés puis transporté vers le hangar par un New Holland T4F équipé d’une fourche à palette sur le relevage arrière. La production est alors prise en charge par un camion qui la livre au moulin où seront transformés de 5 à 7 kg d’olives en 1 litre d’huile. L’opération à laquelle nous avons assisté prend en moyenne 1 à 2 minutes par arbre, le recours à cette méthode étant possible cinq ans après la plantation. Le rendement peut atteindre 5 t/ha dans les parcelles irriguées, sur des arbres en pleine production. Celle-ci varie grandement en fonction de l’âge des oliviers, de la variété et des conditions météorologiques.
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